Musique & Mathématiques

Créations sonores du groupe d’étudiants Musique & Mathématiques

Sofia Jernberg & Mette Rasmussen

Mardi 10 décembre – 20hEntrée libre.

Petit théâtre de la Bouloie, bâtiment Félix-Gaffiot, 7 rue Pierre Laplace.

Le concert est précédé d’une rencontre avec les artistes à 16h30.

En première partie sera présenté le travail de création sonore des étudiants du cours Musique & Mathématiques sous la direction d’Olivier Toulemonde : des créations originales conçues et réalisées par des étudiants de mathématiques et du conservatoire: Martin Bermon, Edgar De Jesus Tavares, Hélène Degott, Marjolaine Demouge, Noé Guérin-Ladouce, Soyfidine Kambi, Ernad Mehinagic, Fanny Monnet, Laure Ottmann.

[Sofia Jernberg]
[Mette Rasmussen]

Sofia Jernberg (voix – Suède) & Mette Rasmussen (saxophone – Danemark) ont en commun le goût du jeu sans filet, à travers l’expérimentation et l’improvisation. Dans ce duo d’une grande sensibilité, elles engagent un dialogue autour du souffle, celui de la voix et celui du saxophone.

Née en Éthiopie en 1983, Sofia Jernberg est une chanteuse et compositrice suédoise. Ses activités touchent à une vaste gamme de domaines musicaux. Elle codirige l’octuor de jazz moderne Paavo et le quatuor de musique contemporaine The New Songs, pour lesquels elle compose. Sofia Jernberg a interprété le Pierrot lunaire d’Arnold Schönberg et a chanté le Lohengrin de Salvatore Sciarrinos en 2014. L’une de ses passions les plus profondes en tant que chanteuse est le développement des possibilités instrumentales de la voix. Après plusieurs années de travail dans cette optique et d’expérimentation relative au rôle de la voix dans un groupe musical, elle est maintenant un membre permanent de plusieurs ensembles. Le vocabulaire vocal de Sofia Jernberg comporte des sons et techniques qui vont souvent à l’encontre du style de chant conventionnel. Elle s’est plongée dans le chant de multiphoniques, le chant de sons qui ne sont pas des notes, et le chant distordu. À titre d’improvisatrice, Sofia Jernberg chante dans diverses formations, entre autres en duo avec la violoncelliste Lene Grenager. En tant que compositrice, elle se concentre particulièrement sur l’amalgame de l’improvisation et de la composition. En plus de composer pour ses propres ensembles, elle reçoit régulièrement des commandes pour d’autres. Notons aussi des collaborations avec l’ensemble de musique de chambre DuoEgo (Suède), l’ensemble Peärls Before Swïne Experience (Suède), l’Orchestre de jazz de Trondheim (Norvège), The Opera Group (Royaume-Uni) et le Norbotten Big Band (Suède).

Mette Rasmussen est une saxophoniste danoise basée à Trondheim en Norvège. Elle travaille dans le champ de la musique improvisée et s’ouvre à des expériences variées, du free jazz aux textures sonores. Rasmussen travaille à explorer la rugosité naturelle de son instrument – expérimenter ce dont le saxophone est capable en termes de son et d’expression, qu’il soit préparé ou non. Très demandée, elle s’est produite entre autres avec Alan Silva, Chris Corsano, Ståle Liavik Solberg, et avec son groupe Trio Riot avec Sam Andreae et David Meier.

« Pas de tiers pour créer le déséquilibre, donc le mouvement. Il s’agit d’un duo donc. Duo nordique au dialogue circulaire. Où on attend forcément un peu les premiers pas du congénère. Où on répond toujours à ce que l’autre livre sans préméditation. En avançant vers le commun du territoire. Mettant en jeu et à nu ses propres techniques. Techniques qui sonnent ici comme deux palettes persos pour viser la jointure, le ciment, pierre après pierre, d’une forme d’édifice intime. C’est super sensitif, supra patient et ça finit par imposer une sorte de douceur étrange. Sans doute la gageure d’un set comme celui-ci, c’est-à-dire joué dans un lieu ultra sonore, est d’accepter. La perturbation, le recouvrement, la redite et l’erreur. La phrénologie aiderait sans doute à démasquer cette dernière. Tant pis car les trois premières ont une figure carrément avenante.

« Dans ce trio – perturbation, recouvrement, redite –, Mette Rasmussen, dont la prise d’espace est inhabituellement sage, joue des coudes comme une communiante en fin de soirée : sommations sonores, beaucoup d’air sur la anche et sécheresse radicale des impacts. Pour Sofia Jernberg, au choix : tremblé de gorge chirurgical, râle sur microphone, growl nasal, ouverture des cordes amplifiée.

« Pas de démonstration mais du petit à petit jusqu’à ce très bel unisson où le chant sifflé rejoint le souffle tout juste posé sur le bout de l’alto. Où les techniques de jeu de l’une finissent dans le bec de l’autre. Ça tient de l’évocation païenne, du secret à peine murmuré ou encore d’un plan d’attaque dont le décodage resterait à la charge de celui qui écoute. Non remboursable, of course. » Badneighbour.


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